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Ne soyez pas aussi des éclopés de la viande


Étant donné que j’ai souvent l’impression de m’adresser à des Shadoks (une info qui en chasse une autre, vous vous rappelez ?), j’en viens à pratiquer la méthode Coué, en ajoutant ce précepte : “Ce que tu ne veux pas apprendre par la sagesse, tu l’apprendras par la douleur”. Et tant pis si certains me traitent d’intégriste radoteur… Navré, ma profession, c’est dérangeur !

Un milliard et 100 millions d’animaux en France (et 60 milliards dans le monde) sont chaque année « exécutés » pour subvenir à nos soi-disant besoins nutritionnels, mais surtout à nos habitudes gustatives enracinées, ainsi qu’à notre irresponsable gourmandise – mais tout le monde s’en fout ! L’abattage Halal des vaches devenu presque systématique, aussi cruel soit-il n’a pas l’air non plus de déranger beaucoup de monde…pas plus que le chemin de croix des pauvres animaux élevés en batterie avant d’arriver à l’épouvante du sacrifice final, ….une fois le morceau dans l’assiette, on oublie tout ……mais le ventre, lui, n’oublie pas ! Alors je vais changer de registre et plutôt travailler sur la fibre de l’égoïsme : la santé du consommateur.

Le Dr William C. Roberts, rédacteur en chef de l’American Journal of Cardiology a écrit : “Quand nous tuons les animaux pour les manger, ce sont eux qui finissent par nous tuer car leur viande (…) n’a jamais été destinée à l’être humain”, Une étude britannique de 1986 a en effet démontré que  sur une vie entière, les végétariens coûtaient aux services de santé environ 5 fois moins, en termes de coûts de traitements, que les consommateurs de viande.  C’est probablement la qualité de son régime végétarien qui fit de Christian Mortensen (16 août 1882 – 25 avril 1998), Américano-danois, un super centenaire  et le doyen de l’humanité de 1994 à 1998, mort à l’âge de 115 ans.

S’appuyant sur de nombreuses statistiques, John Robbins confirme dans son ouvrage The Food Revolution que les végétariens vivraient en moyenne 6 à 10 ans de plus que le reste de la population. Bien sûr, l’activité physique, une vie sage, calme et “heureuse”(quand on le peut !), le renoncement au tabac, l’usage très modéré de l’alcool et du café, sont autant d’agents qui jouent un rôle essentiel en faveur de la santé et de la longévité. Mais tout cela ne suffit pas forcément. L’addiction à la viande expose à tous les problèmes cardio-vasculaires graves que seuls connaissaient antan les gens de la noblesse, de l’aristocratie et de la bourgeoisie
Actuellement, les maladies cardio-vasculaires tuent quelque 180.000 Français par an, 17 millions de personnes entre l’Europe et les États-Unis, ce qui en fait le premier motif de mortalité du pays selon les années. Juste après le cancer, il s’agit de la deuxième cause de décès chez l’homme et la première cause chez la femme. L’OMS les évalue à un tiers des décès dans le monde ! A noter qu’un omnivore d’âge moyen a 3 fois plus de risques de mourir d’une maladie cardiovasculaire qu’un végétarien.

Mes grands parents qui étaient des paysans allaient chaque semaine au village pour acheter du pot-au –feu. Pour le reste, ils tuaient de temps en temps une poule ou un lapin ; ils n’avaient ni cochons ni moutons, et cette frugalité carnée ne les empêchait pas de travailler dur, on s’en doute dans une ferme avec l’outillage rustique de l’époque… Alors, soyons clair : sachez qu’au-delà de 500 gr maximum par semaine, la nutrition carnée sous toutes ses formes équivaut à un lent suicide. La plupart des consommateurs en sont conscients, mais ils sont “accros” ! Le danger est connu, reconnu mais les lobbies en place s’opposent à une campagne préventive, voire offensive (business oblige), à l’image de celle qui fut si salutaire pour marginaliser le tabac. Le boucher-charcutier est un véritable dealer de substances toxiques, avec une circonstance aggravante pour le secteur de la charcuterie aux conservateurs ajoutés : jambon, bacon, salami, saucisson, pâtés agissent tels des poisons, hélas estimés délicieux pour beaucoup de gourmets.

Autre aspect peu connu lié à la viande rouge : les effets de la carnitine qui ont été récemment révélés et publiés par des chercheurs de la Cleveland Clinic : la carnitine est cette molécule présente en grande quantité dans la viande rouge et par ailleurs utilisée dans certaines boissons énergisantes et maints compléments alimentaires. Ces recherches ont prouvé qu’une bactérie vivant dans notre tube digestif transformait cette carnitine en oxyde de triméthylamine, un composé organique qui augmente le taux de cholestérol dans le corps. Cette modification serait la source du durcissement et de l’obstruction des artères.

Le cancer du gros intestin, nommé colorectal, est celui qu’ont toutes les chances de gagner les mangeurs de viande. Tout le monde le sait. Des estimations récentes ont conclu qu’en changeant de mode d’alimentation, près de 70 % des cancers colorectaux pourraient être évités dans les pays occidentaux. Mais même les cancéreux s’obstinent à faire la queue au rayon de la boucherie-charcuterie. Au cancer du côlon, directement induit par l’alimentation carnée, il convient d’ajouter les cancers – générés par une masse graisseuse corporelle trop importante – qui sont ceux du pancréas, de l’œsophage, du poumon, de l’utérus, du sein, et des ovaires. Quant aux aliments grillés et fumés d’origine animale, ainsi que la viande cuite au barbecue, on sait depuis très longtemps qu’ils sont très cancérogènes en raison des hydrocarbures aromatiques polycycliques générés. Mais ceci n’empêche pas l’engouement tenace des grillades dans les restaurants et les barbecues du dimanche.

Parmi les nombreux dangers de la viande figurent ceux résultant des dérives et malversations du conditionnement, avec, par exemple la viande dite enrichie. Il s’agit en fait, sous couvert d’offrir des morceaux plus goûteux, de traiter la viande avant emballage en la passant dans un bain d’eau, de sel et de phosphate de sodium, mélange qui en augmente artificiellement le poids. Le consommateur, sans le savoir, achète un produit constitué pour au moins un dixième d’eau salée. Voilà qui est catastrophique pour les risques de surcharge pondérale. Les papilles gustatives de l’homme appréciant l’arôme du sel, on lui en donne à satiété. Et ne parlons pas du gaz qui d’abord, allonge considérablement l’espérance de vie du morceau de bidoche, lequel peut rester jusqu’à deux semaines en rayon alors qu’une entrecôte non traitée voit sa date limite de consommation dépassée après quatre à cinq jours, et qui d’autre part, au contact de la viande attise et fixe la couleur du morceau qui garde sa teinte rouge vif, tant appréciée des consommateurs.

Evidemment, pour sortir de l’ornière, il faut remettre en question les menus routiniers et les recettes de cuisine de mamie – toute conversion demande un petit effort. Changer d’emploi, d’activité, déménager, se marier, divorcer, etc. demandent aussi un effort d’adaptation obligé. C’est le prix incontournable de l’évolution ! Et l’évolution est la seule raison d’être de la vie. La maitresse de maison est la gardienne de santé de la famille ; c’est elle qui doit trouver les bonnes recettes – il y en a des milliers (les livres et les sites Internet sur ce sujet ne manquent pas) – Je vous propose de taper RECETTES VEGETARIENNES sur Google. C’est la caverne d’Ali Baba !

Alors, pas d’excuse : rien de plus facile !
Votre corps et le monde animal vous remercieront.

Petit rappel : il y a 25 millions de végétariens rien qu’en Europe … et qui se portent bien.

Un livre excellent : NOSTEAK de Aymeric Caron – chez Fayard
Aymeric Caron fait partie de l’équipe de Laurent Ruquier dans  ON N’EST PAS COUCHES  sur France 2. Ce journaliste (végétarien) a été grand reporter à Canal+ et Europe 1.