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Pour une meilleure immunité : arrêter de décaper la flore cutanée.


L’Hyper-propreté nuit à la santé

 

On entend sans cesse dire que l’amélioration générale de la santé publique a été liée à l’hygiène ; mais qu’entend-on par hygiène ?
Est-elle liée à la salle de bains, au WC, à la cuisine, à la médecine, aux vaccinations, ou à la salubrité environnante et surtout celle de l’eau ? Bien sûr il y a un peu de tout cela, sauf un point qui, contre toute attente de beaucoup de gens, s’avère contre-productif : la salle de bain.

En effet, la mode du “Pasteurisme” avec sa guerre aux microbes sévit d’une façon obsessionnelle dans tous les domaines par une stérilisation systématique, se rattachant à la croyance résiduelle que les microbes sont la source de tous les maux.
Pourtant, qui ne sait pas à notre époque que chacun de nous est un magasin ambulant de milliards de microbes, des petits ouvriers sans lesquels nous ne pourrions pas survivre seulement une heure. Le tout est que ce “micro-monde” soit équilibré entre les différentes “castes” où chacun fait son travail, comme partout dans la nature – c’est cela la santé.

Or cette extraordinaire ruche qu’est notre corps est une forteresse qui doit être protégée des agressions extérieures ; et ceci est réalisé par différentes lignes de défenses naturelles dont la première est LA PEAU. J’ai écrit récemment un article sur “l’incroyable intelligence de la peau” qui est en fait une douane devant contrôler les entrées et les sorties de l’organisme.
Encore faut-il ne pas perturber son fonctionnement par un apport de trublions cosmétiques sous prétexte de la protéger. C’est ainsi que l’été dernier j’avais édité un article titré “Comment bronzer idiot” – qui mettait en évidence trois erreurs en cascade :

  1. d’abord porter des lunettes de soleil qui faussent la réaction de la glande pinéale, maître du bronzage et de la protection cutanée.
  2. se tartiner de crèmes solaires filtrantes qui permettent de bronzer, mais bloquent la fabrication de vitamine D,
  3. se doucher en se savonnant, ce qui emmène à l’égout toute la vitamine D qui a pu s’élaborer sous le soleil et a besoin de 24 heures pour descendre dans les couches profondes du derme.

Le problème est que dans la tête de monsieur ou madame “tout le monde”, la douche est indissociable du savon ou pire, du gel douche, qui est en fait du détergent lave-vaisselle parfumé – c’est une catastrophe pour la flore cutanée laissant ainsi la douane sans douaniers.
Ainsi, je connais de nombreuses personnes qui se douchent en se savonnant au lever et le soir après le travail, décapant sans cesse leur sébum protecteur ; et je constate que ces gens sont souvent enrhumés, voire grippés et fragiles.

C’est la même chose pour les muqueuses. A titre anecdotique, je me souviens d’une patiente qui avait des leucorrhées et que je ne suis pas arrivé à soigner. Elle a vu un autre naturopathe qui – lui – a été plus indiscret que moi, et à qui elle a dit effectuer plusieurs nettoyages vaginaux par jour avec du savon par obsession de propreté ; elle massacrait ainsi sa flore vaginale au fur et à mesure qu’elle essayait de se reconstituer… donc annulant ses défenses immunitaires.

Personnellement, j’ai vécu dans des fermes toute ma jeunesse, mes parents et grands-parents étant des éleveurs et producteurs laitiers. Les contacts permanents avec les animaux que l’on doit nettoyer, nourrir ou traire quotidiennement dans les étables, surtout en hiver, font que l’on vit dans une ambiance complexe d’odeurs des animaux eux-mêmes, de paille, de foin, mais aussi de fumier et de purin – un délire pour les stérilo-maniaques ! Les enfants jouaient parmi les crottes de poules de canards et de dindons, et cela valait mieux que tous les vaccins pour leur construire de bonnes défenses.
Dans les années 50 où j’étais gamin, j’ai connu des commis de ferme pour qui on réservait une couchette dans les étables avec les vaches ou les chevaux – ils se lavaient peu à l’eau froide et leurs vêtements étaient en rapport…Ces hommes qui travaillaient dur n’étaient presque jamais malades et portaient souvent la joie de vivre en eux.

Nota : Louis XIV a pris 2 bains dans sa vie, dont un pour son mariage, et cela ne l’a pas empêché de vivre 75 ans, une performance à une époque où la vie moyenne était de 50 ans. On arrive à admettre que la crasse protège. En l’occurrence, un ambassadeur russe suite à une entrevue avec le roi-soleil a écrit “Sa majesté est apparue en gants gris” – en fait c’était de la crasse, et c’est pour cela que les gens de haut rang se parfumaient beaucoup.

A remarquer aussi que les Inuits (esquimaux) du cercle arctique se font des ablutions quotidiennes du visage et des mains avec leur urine pour se protéger la peau.
En outre, les produits de beauté les plus chers et les plus efficaces sont à base d’urée qui en fait sont de l’urine de femmes de Mongolie où le climat est rude.
Enfin, l’urine sur les coups de soleil est une formidable botte secrète de naufragés – (sur la peau cela dégage une bonne odeur de foin)

Quelles leçons tirer de tout cela ?

        1. La savonnette et le shampoing ne sont pas des amis de la santé, mais ceux de Big Pharma.
        2. Plus les conditions climatiques sont dures, moins il faut décaper la peau.
        3. Le contact étroit avec des animaux construit et entretient les défenses immunitaires.
        4. La peau a une fonction émonctoire de secours qu’il est dangereux d’essayer de bloquer.
        5. Se rincer le corps à l’eau claire chaude ou tiède pour dilater les pores EST la bonne formule.
        6. Il ne faut pas confondre propre et stérilisé – donc porte ouverte aux agresseurs externes.
        7. Le meilleur cosmétique de la peau est notre propre urine.

Conclusion :

Gardez votre crasse protectrice, mais propre !

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