Aller à…

GARCHES et le Dr DELEPINE


A L’HÔPITAL DE GARCHES :
DES ENFANTS CANCEREUX CONDAMNES A MOURIR
PAR  LE BLOCAGE DE THERAPIES EFFICACES

L’esprit autoritaire qui règne sur la médecine hospitalière ne permet pas son ouverture aux thérapies nouvelles, complémentaires ou alternatives. L’ahurissante affaire révélée par le Dr Delépine en est la meilleure preuve.

Le cancer, business mortel

Le Dr Nicole Delépine est cancérologue et chef d’un service d’oncologie pédiatrique à l’hôpital Raymond Pointcarré de Garches. Mais au moment où elle veut prendre sa retraite, l’administration veut fermer son unité.

Ce qu’on lui reproche, c’est d’appliquer aux ostéosarcomes (cancer des os) un protocole non conventionnel développé aux Etats-Unis. À l’époque où il a été introduit, seuls 40 % des enfants atteints d’ostéosarcomes survivaient dans les hôpitaux. Les enfants mourraient dans la majorité des cas. Avec sa méthode, elle a obtenu 80 % de résultats positifs.

Mais on souhaite fermer son service.

Afin de sensibiliser l’opinion publique à cette affaire, Jean-Yves Bilien, réalisateur très connu dans le domaine des médecines naturelles pour ses documentaires scientifiques de qualité, propose un film courageux qui s’appelle Cancer, business mortel. L’IPSN a assisté le 20 juin dernier à sa diffusion en avant-première au Cinéma Forum en Image (Forum des Halles). Dans la salle, l’émotion du public était palpable. On comptait de nombreux patients du Dr Delépine ou des coproducteurs, le film ayant été réalisé grâce à la participation de plus de 400 personnes. Étaient également présents des membres de l’association Ametist créée pour défendre la liberté de choix et soutenir le service de cancérologie pour enfants de l’Hôpital de Garches.

Et en effet, le film est bouleversant. Il nous permet de rencontrer tous les acteurs du service du Dr Delépine : patients, soignants et même stars amies (interviennent notamment Astrid Veillon et Laurent Baffie) qui témoignent en faveur du maintien de cette unité hospitalière dont ils défendent les résultats et la qualité d’accueil.

Des patients cobayes

Les autorités de santé exigent des firmes pharmaceutiques qu’elles fassent des études très lourdes avant d’autoriser les médicaments. Ce sont les fameuses études en double-aveugle où l’on compare les résultats entre un groupe de patients ayant pris un médicament A et un autre groupe de patients ayant pris un médicament B ou un placebo. Les uns et les autres ne savent pas à quel groupe ils appartiennent.

Ces études sont aussi appelées essais thérapeutiques. Elles font avancer la science parce qu’elles donnent aux médecins, aux chercheurs et aux laboratoires qui fabriquent les produits, une information précieuse sur le médicament testé. On peut savoir s’il occasionne des effets secondaires, et s’il est efficace sur les humains comme il a pu l’être précédemment sur des animaux.

Dans le cas de pathologies graves comme le cancer, les traitements testés sont particulièrement lourds et toxiques, et le patient devrait pouvoir choisir s’il veut ou non rentrer dans ces essais, en particulier s’il existe déjà un traitement éprouvé comme c’est le cas pour les ostéosarcomes.

Mais ce n’est plus ainsi que ça se passe. Aujourd’hui, les patients sont systématiquement orientés vers des essais thérapeutiques sans en être nécessairement prévenus alors que c’est là leur droit le plus strict.

Voici comment les choses se déroulent : on propose un traitement très cher à un patient en lui expliquant que c’est pour son bien et que c’est ce qu’il y a de mieux. On lui fait signer des papiers, ou bien à ses parents si c’est un enfant, et l’essai thérapeutique commence. Mais le patient n’est pas au courant du processus réel. À l’un, par exemple, on propose un traitement qui jusqu’à présent n’a été essayé que sur des animaux. Des parents expliquent qu’ils ont dû consulter en détail le dossier médical pour comprendre que leur enfant avait reçu le placebo plutôt que le traitement proposé. Ils se sont plaints et ont été envoyés devant le juge pour enfants… Mauvais parents qui voulaient que leur enfant soit réellement soigné !

Tout cela alors qu’il existe un traitement qui fonctionne à 80 % et un service qui le propose. Ce service est l’unité que les autorités veulent fermer.